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INSTITUT SUPÉRIEUR PRIVÉ DE PHILOSOPHIE  Maison Lavigerie
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14 juin 2014

Le fondement du droit chez FICHTE : résumé de TFC de Pascal MARE

La pensée philosophique de Fichte sur le fondement du droit se situe dans une perspective idéaliste. Son idéalisme s’inscrit dans la suite de l’idéalisme transcendantal de Kant. Celui-ci pose l’expérience comme fondement de la connaissance et Fichte trouve cette philosophie incomplète. Il développe  une idée subjective absolue par son concept du Moi Pur. Dans sa philosophie théorique, Fichte entend fonder le droit en passant par une conception théorique. En  posant le Moi comme sujet passif, il veut montrer que l’individu ne peut pas agir sans être en rapport avec un objet. Tout comme le Moi, l’homme a besoin d’autres individus pour agir.

La question de la subordination de l’objet par le sujet est l’affirmation de sa liberté. Ce raisonnement aboutit à la philosophie pratique qui a pour thème central la liberté. Poser le Moi comme sujet libre et agissant, c’est déjà affirmer la portée de la philosophie pratique.  Elle peut se définir chez Fichte comme la capacité à l’homme de se soumettre la nature et de dominer ses propres tendances. Cela le conduit à poser des actes pratiques. Cependant, il se trouve qu’il y a plusieurs êtres libres. La question de la confrontation des libertés se pose. La philosophie pratique traite de plusieurs thèmes dont le droit qui a fait l’objet de notre travail. Qu’il soit naturel ou positif, le droit concerne l’homme et il est l’ensemble des règles qui guident ses actions dans le monde et dans son rapport avec les autres. Dans sa conception positive, le droit serait le résultat d’un accord conclu entre des individus qui choisissent de mener une vie commune dans un même territoire. Le contrat met en place un règlement qui limite la liberté naturelle anarchique, pour mieux la protéger. Il fonde aussi la propriété sans laquelle il n’y a pas de droit et les règles sans lesquelles il n’y a rien qui nous revient. Pour conclure le contrat, il faut plusieurs individus qui sont en rapport les uns avec les autres.  Il nécessite une organisation interne et il faut que son exécution soit confiée à une instance établie par les sujets concernés. Fichte fonde le droit sur un consensus qu’est le contrat social mais qui, en réalité, est légitimé par le droit naturel. Les hommes sont tous fondamentalement libres et leurs actions dans le monde sensible s’influencent mutuellement. Sans un règlement, ils sont en perpétuel confrontation.

 Il montre que l’homme n’est homme que parmi les hommes. Les circonstances qui ont favorisé leur groupement en société ont permis la prise de conscience de soi et des autres. Cela leur a permis aussi de réaliser  qu’ils sont dépendants les uns des autres, ce qui nécessite la limitation volontaire des libertés individuelles. La société étant devenue la sphère d’épanouissement de tous, ils concluent un contrat qui s’articule sur trois points essentiels, le contrat de propriété, le contrat de protection et le contrat d’union. Le contrat de propriété définit la sphère d’action de chacun et en donnant tout droit sur les objets qui s’y trouvent. Par le contrat de protection, ils s’engagent réciproquement  à défendre leurs droits contre toute agression. Et le contrat d’union est un engagement dans l’incertitude; il vient renforcer le second engagement. La détermination de la propriété privée est à la base d’une relation juridique qui signe en même temps la naissance de l’Etat qui est le fondateur de la législation civile. Mais les droits une fois définis ont besoin d’être appliqués. Par conséquent, Fichte met en place une force supérieure établie par la volonté générale qui est chargée de régler les différends entre les individus. Le pouvoir exécutif, la force publique et les éphores ont pour objectif de faire respecter les règles du droit et de lutter contre toute injustice et violence au sein de la communauté.  Le souverain, délégué au pouvoir par le peuple, doit travailler à promouvoir l’épanouissement des citoyens au lieu de poursuivre ses propres intérêts. 

En posant le peuple comme souverain du pouvoir législatif, Fichte ouvre la voie à un système démocratique et fait du contrat social le fondement d’un système démocratique. Dans la démocratie, le pouvoir appartient au peuple. Cependant, nous constatons que la démocratie comme système gouvernemental est plus théorique que pratique. L’harmonie qu’il suppose établir rencontre des obstacles pratiques, faisant d’elle un idéal à atteindre.  L’application de la démocratie dans certains pays africains est le plus souvent en contradiction avec les principes démocratiques. Considérée être la meilleure des formes de gouvernement, elle s’avère être source de divisions, de violence et de toute sorte de maux dans sa forme moderne. L’alternance qu’elle prône reste une utopie dans certains de nos États dits démocratiques. L’amour de la jouissance matérielle et l’instinct de domination ont semé le despotisme dans la gestion du pouvoir. Où trouver alors le ciment, le ferment de l’unité et de la cohésion sociale ?         

MARE Pascal

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