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INSTITUT SUPÉRIEUR PRIVÉ DE PHILOSOPHIE  Maison Lavigerie
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14 juin 2014

L’Idée d’une épistémologie anarchiste chez Paul FEYERABEND : Résumé de TFC d'Alain KASSOGUE

La révolution de la science du XVIIIème siècle, marquée par les nouvelles découvertes des lois de la nature, aura suscité en l’homme un désir insatiable de maîtrise de l’univers pour améliorer son existence et satisfaire sa curiosité intellectuelle. Avant de passer sous la loupe scientifique, le monde a été l’objet d’une chaîne de multiple relations : de l’homme à la nature et de l’homme à lui-même. Des peuples traditionnels ont conçu la nature comme un cadeau divin dont il faut prendre soin, ce qui leur a donné la chance de vivre en harmonie avec elle. Ils ont eu une vision large du monde qui échappe au scientifique d’aujourd’hui pour qui tout ce qui n’est pas rationnellement saisissable ne peut pas prendre part à la table de la connaissance.

L’ambiguïté de la science, Feyerabend la montre en analysant l’histoire où il fait le constat que la science progresse par contre induction, par désordre et non par respect d’une rigueur prévisionnelle. Cela lui fait affirmer que « tout est bon », une idée qui se veut principe annonciateur d’une pluralité méthodologique, ou d’une prolifération de conceptions et qui,  au sein de la science, est meilleure  et favorise une nouvelle perspective humanitaire: Réconcilier la science occidentale avec la pensée des sociétés traditionnelles.

Il s'agit de donner les mêmes droits de participation à la recherche scientifique au spécialiste qu’au profane, voici une aventure dans laquelle se lance l’anarchiste épistémologique.

 Avec Feyerabend, la science change de statut. Au lieu de nous donner des descriptions universelles de la nature, elle se propose de nous présenter des connaissances particulières. La science véritable n’est pas ce que les mathématiques ou les sciences naturelles nous apprennent, mais l’ensemble de nos différents savoirs. L’anarchisme épistémologique se place à l’encontre d’un discours universel de la méthode en affirmant que tout notre système de pensée est marqué par notre subjectivité, et les théories les plus confirmées sont pleines d’erreurs parfois difficilement connues.

Le rabaissement de la grandeur de la science laisse Feyerabend regarder toutes les formes de représentations du monde, de la même manière. Désormais, aucune idéologie ne mérite la vénération différenciée, aucun principe n’est à prendre avec sérieux, sinon celui de la prolifération méthodologique. On peut sans crainte alors soutenir que la représentation du monde par les sociétés traditionnelles est aussi logique, valable et cohérente que la vision scientifique la plus précise.

Une telle attitude est très nouvelle dans l’histoire de la pensée et Feyerabend a le mérite d’en être l’initiateur. Il ne s’agit pas de dire que la science est du n’importe quoi, mais il s’agit de soutenir que tous les hommes ont droit de concevoir leur monde.

Du reste, nous sommes assurés que des questions relatives à la foi et à notre façon de voir le monde n’ont pas toujours besoin d’une clarification rationnelle. L’extension de la science ferait progresser l’humanité et lorsque cet aspect est oublié, la science devient vide, enfermée dans un labyrinthe de méthodes soutenues par la Raison, ce qui amène Feyerabend à nous inviter à faire nos Adieux à la Science.

KASSOGUE Alain

 

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