HOMÉLIE DU TROISIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE B

Bien aimés du Seigneur, bonjour et bon dimanche. Les textes liturgiques de ce troisième dimanche du temps ordinaire ont pour thème principal « l’urgence de la conversion ». La conversion est une urgence spirituelle,  morale et même physique.

La première lecture parle de la mission de Jonas dans la ville de Ninive. Il est chargé d’appeler cette ville à la conversion : «  encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » La conversion des Ninivites  ne se fait pas attendre. C’est une urgence spirituelle. Ils crurent en Dieu et ils adoptèrent sans faux fuyant la conduite à tenir suivante : « ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit, prirent des vêtements de deuil ». C’est cette conversion que Dieu voulait obtenir. Il ne recherchait pas la destruction. Et puisque les Ninivites se sont convertis à l’appel de Jonas, la destruction n’avait plus sa raison d’être.  « Cependant, la menace de la destruction n’est pas un simple épouvantail  de dessuassions. Le péché comme vie vécue en désordre en dehors et contre la volonté et les dispositions de Dieu détruit l’homme. C’est ce que les habitants de Ninive, à raison, ont compris. Dieu veut toujours le bonheur de l’homme et non son  châtiment. 

Dans la  deuxième lecture st Paul confirme cette urgence de la  conversion en attirant attention sur l’équation de la « brièveté du temps ». « Le temps est limité » nous dit Saint Paul. Le monde tel que nous le voyons est en train de passer. Tout change, tout évolue, alors évitons d’être traiter par Alpha Blondy comme des imbéciles. Oui frères et sœurs en Christ le temps est limité, il est précieux ; « time is money » nous disent les Anglais. Retenons qu’il ne s’agit pas de l’attente imminente de la venue du Seigneur, plutôt du caractère général du temps terrestre ». Il ne s’agit pas du temps « chronos » mais du temps « kaïros ». Pour le Père Félicien Marie prêtre du diocèse de Bondoukou (RCI) « par nature ce temps est pressant que l’on ne peut pas s’y installer confortablement et sans soucis. » Et pour parler comme le père Jean Baptiste, je  dirai que ce temps nous donne des équations à résoudre. Réveillons nous et restons éveiller comme les Ninivites. Détachons nous de tout et en tout. Visons l’essentiel, la vie avec Dieu. Aussi, faut-il pleurer comme si on ne pleurait pas, être marié comme si on ne l’était, (être séminariste comme si on ne l’était pas, être religieux et formateur comme si on ne l’était pas), acheter comme si on ne possédait rien etc.

L’évangile de ce  dimanche montre les exigences issues du temps que Jésus proclame « accompli ». Avec cet accomplissement, le Règne de Dieu « est tout proche », il se trouve donc « au cœur du temps terrestre », au cœur de notre réalité humaine. Aussi devient-il urgent de se convertir, de croire à la Bonne Nouvelle et d’entrer dans cette étape ultime et décisive du salut que Dieu propose aux hommes. C’est cet appel que Jésus adresse aux quatre disciples (Simon, André, Jacques et Jean). Jésus les invite à quitter leurs activités profanes. Ils obéissent sans délai et sans condition. « Aussitôt laissant leurs filet ils le suivirent » nous dit l’évangéliste Saint Marc. Ils seront désormais rassembleurs et pêcheurs d’hommes pour progressivement inaugurer le royaume de Dieu sur terre. Royaume d’Amour, d’Unité,  de fraternité universelle et de paix. C’est cet appel que le Christ adresse à chacun et chacune de nous et cette réponse prompte, déterminée et généreuse qu’il attend de chacun de nous aujourd’hui.

                                                             Père Justin BALMA,  FDP